Les ennemis du bois : champignons et insectes xylophages, comment les identifier et s’en protéger ?
Le bois est un matériau essentiel dans la construction, mais il est vulnérable à certaines pathologies pouvant compromettre la solidité des bâtiments. Deux grandes menaces existent : les champignons lignivores, favorisés par l’humidité, et les insectes xylophages, dont les larves creusent des galeries invisibles !
Parmi eux, la mérule est l’un des champignons les plus redoutés, capable de se propager rapidement et de traverser les murs. Les termites et autres insectes xylophages, quant à eux, détériorent silencieusement les structures en bois, parfois jusqu’à l’effondrement.
Quels sont les signes d’une infestation ? Quelles conséquences pour un bâtiment ? Comment prévenir ces risques et protéger son bien immobilier ?

La mérule, l’ennemi numéro 1 des maisons
Avant tout, qu’est-ce que la mérule ?
La mérule (Serpula lacrymans) est un champignon lignivore qui s’attaque aux bois humides. Redoutée dans le bâtiment, elle est capable de se développer en silence, parfois pendant des années, avant que les dégâts ne deviennent visibles. Sa particularité la plus inquiétante est sa capacité à se propager à travers les murs, ce qui la rend difficile à éradiquer une fois installée.
Les conditions favorisant son développement
La mérule apparaît principalement dans les bâtiments anciens ou mal ventilés, où l’humidité des bois qui dépasse 20 à 22 %. Elle se développe dans des endroits sombres et confinés comme les caves, greniers, vides sanitaires et sous-planchers. Plusieurs facteurs favorisent son apparition :
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Infiltrations d’eau(fuites de toiture, remontées capillaires, infiltrations par les façades)
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Absence ou insuffisance de ventilation(double vitrage sans VMC, maisons trop isolées)
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Présence de bois non traité et humide
Les signes d’infestation
La présence de mérule peut être détectée grâce plusieurs signes.
Elle se manifeste d’abord par un feutrage blanc cotonneux, souvent accompagné de filaments orangés qui s’étendent sur le bois et parfois sur les murs adjacents. Une odeur de champignon persistante peut également alerter sur son développement, notamment dans les zones confinées et humides. Enfin, le bois infesté devient brun, cassant et finit par se désagréger, signe d’une détérioration avancée.
Les risques pour l’habitation et la santé
La mérule représente un vrai danger pour les habitations, car elle décompose la lignine et la cellulose du bois, le rendant friable et inutilisable. Dans les cas les plus graves, elle peut fragiliser les structures au point de provoquer l’effondrement de planchers ou de charpentes.
Si elle n’est pas toxique en elle-même, ses spores peuvent toutefois entraîner des irritations respiratoires et des allergies, en particulier chez les personnes sensibles comme les asthmatiques, les jeunes enfants ou les personnes âgées.
En France, ce champignon est particulièrement présent dans les régions humides telles que la Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et l’Île-de-France.
En 2015, une étude estimait que 2 300 communes étaient touchées et la propagation continue, notamment dans les maisons anciennes rénovées sans prise en compte de la ventilation.

Les autres champignons à surveiller
En plus de la mérule, d’autres champignons lignivores peuvent fragiliser les structures en bois.
Le coniophore des caves (Coniophora puteana) se développe lui aussi principalement dans les environnements humides et mal ventilés, comme les caves et les vides sanitaires. Bien que moins agressif que la mérule, il provoque une pourriture brune qui affaiblit progressivement le bois.
Le polypore des charpentes (Phellinus igniarius) s’attaque quant à lui aux charpentes anciennes et aux poutres en bois résineux. Il est responsable d’une pourriture fibreuse, qui fragilise le bois sans le désagréger complètement.
Pour finir, le lenzite des poutres (Gloeophyllum trabeum) est un autre champignon redouté, surtout sur les boiseries extérieures exposées à l’humidité. Il entraîne une pourriture cubique et signale souvent un problème d’humidité chronique.
Bon à savoir : pour prévenir leur apparition, il est essentiel de maintenir une bonne ventilation, de limiter l’excès d’humidité, d’assécher rapidement les pièces humides et de surveiller les fuites d’eau.
L’application de produits fongicides adaptés sur les boiseries permet également de protéger efficacement le bois contre ces champignons.
Les insectes xylophages, ces ravageurs invisibles
Le bois est également menacé par des insectes xylophages, dont les larves creusent des galeries invisibles et fragilisent progressivement les structures. Contrairement aux champignons, ces ravageurs travaillent silencieusement, et leur présence passe souvent inaperçue jusqu’à ce que les premiers signes de détérioration apparaissent.
Parmi eux, les termites sont les plus redoutés, capables de ronger entièrement une charpente sans laisser de traces visibles. D’autres insectes, comme le capricorne des maisons ou la petite vrillette, s’attaquent également aux boiseries et nécessitent une surveillance régulière.
Pourquoi les termites sont-ils la plus grande menace ?
Contrairement aux autres insectes xylophages, les termites sont sociaux, vivant en colonies de plusieurs milliers à millions d’individus. Ils ont une capacité unique à ronger le bois de l’intérieur sans laisser de traces visibles en surface, rendant leur présence extrêmement difficile à détecter avant que les dégâts ne soient avancés.
Leur progression est rapide, et une infestation non traitée peut entraîner l’effondrement de structures entières.
En France, les termites sont présents dans plus de 50 départements, en particulier dans le sud-ouest, mais aussi dans certaines zones du nord et de l’ouest. Dans les communes classées à risque, un diagnostic termites est obligatoire en cas de vente immobilière.
Les autres insectes xylophages
Le capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus) est l’un des plus redoutés après les termites. Il s’attaque principalement aux charpentes en bois résineux, creusant des galeries profondes où ses larves peuvent se développer pendant plusieurs années avant de devenir des insectes adultes. Son activité est identifiable grâce à la présence de trous ovales et de vermoulure sous les boiseries infestées.
La petite vrillette (Anobium punctatum) est un autre insecte fréquemment observé dans les maisons, ciblant surtout les bois feuillus comme le chêne et le hêtre. Ses larves creusent de multiples galeries fines, entraînant un affaiblissement progressif des structures. Elle est reconnaissable à ses petits trous ronds en surface et aux dépôts de sciure qui s’accumulent à proximité des zones attaquées.
La grande vrillette (Xestobium rufovillosum), bien que moins courante, peut causer des dégâts encore plus importants. Elle s’attaque aux bois anciens et humides, notamment dans les bâtiments historiques. Elle se distingue par les bruits de grignotement audibles qu’émettent ses larves lorsqu’elles creusent le bois.
Enfin, le lyctus (Lyctus brunneus), souvent appelé "insecte des bois secs", cible principalement les bois riches en amidon, comme le chêne, le frêne ou le noyer. Il est fréquent dans les meubles anciens et les parquets, et laisse derrière lui des trous d’envol très fins ainsi qu’une poussière de bois caractéristique.
Si ces insectes sont moins discrets que les termites, ils nécessitent une surveillance régulière et un traitement rapide dès les premiers signes d’infestation. L’application de traitements préventifs, une bonne ventilation des espaces et une inspection fréquente des charpentes et boiseries restent les meilleures solutions pour éviter leur développement.
En cas de doute, un diagnostic réalisé par un professionnel comme HOM EXPERT permet d’évaluer l’ampleur du problème.
Pour finir
Les champignons lignivores et les insectes xylophages représentent une menace sérieuse pour les structures en bois, pouvant fragiliser un bâtiment au fil des années. Avec le dérèglement climatique, les conditions favorables à leur développement – humidité excessive, infiltrations d’eau, mauvaises ventilations – sont de plus en plus fréquentes, augmentant ainsi les risques d’infestation. Un diagnostic précoce est donc essentiel pour éviter des dégâts irréversibles et des rénovations coûteuses.
La prévention passe par une bonne gestion de l’humidité, une ventilation efficace et des traitements adaptés. Dans un contexte où les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient, il devient plus que jamais nécessaire d’anticiper ces risques pour protéger durablement nos habitations.